Cette loi a été votée la nuit, en présence de quelques députés seulement. Les absents se sont offusqués ensuite de son contenu.
Voici le fameux Article que nous soumettons à votre discussion :
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Article 4 de la LOI n° 2005-158 du 23 février 2005
Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite.
Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit.
La coopération permettant la mise en relation des sources orales et écrites disponibles en France et à l’étranger est encouragée.
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Nous pensons que, pour être juste, il faut l’intégrer dans l’ensemble de la loi que vous trouverez à cette adresse :
http://www.admi.net/jo/20050224/DEFX0300218L.html
Le site de notre Association Républicaine des Anciens Combattants de la Marne inclut un logo représentant la Cocarde Tricolore, la Devise de la République et le Moulin de Valmy. Nous rappelons ainsi qu’il y a des causes justes qui méritent combats et sacrifices comme celle de la sauvegarde de la Révolution à la bataille de Valmy.
Nous y sommes d’autant plus attachés que les références à la bataille de Valmy ont souvent souligné les combats justes ; parmi eux, celui qui a provoqué une défaite du colonialisme en Indochine et qui a fait dire : "Dien-Bien-Phu : le Valmy des Peuples colonisés".
La présence du Moulin de Valmy sur notre site souligne combien nous sommes attachés aux combats contre tous les colonialismes et tous les esclavages.
Nous qui avons été entraînés dans la guerre d’Algérie, rappelons aux hypocrites qui s’exhibent à la faveur du spectacle contre la loi du 23 février 2005 que :
- ils ont oublié, tant leur souci médiatique est au premier plan et tant ils préfèrent occulter la vérité historique, que ce sont eux qui nous ont envoyés, contre notre gré, faire la guerre coloniale d’Algérie. Ils oublient qu’il faudrait aussi penser à nous et d’abord souligner que nous étions, de coeur, du côté des colonisés. C’est pour cela que nous en avons souffert et en souffrons à double titre.
- les colonisateurs étaient en France et se désintéressaient de la jeunesse qui se battait en Algérie ; comme ils disaient, nous y faisions "notre service" ou "notre temps". Même nous, nous le pensions. Quand nous en revenions, personne ne nous interpellait ou nous plaignait. Il était incorrect de parler des vérités que nous avions vécues. Nous avons tout fait pour nous réintégrer dans cette société qui nous oubliait et même, quelquefois, nous accusait. L’obligation de mettre, socialement, cette partie de notre vie entre parenthèses en a provoqué, chez nous, la cauchemardisation.
- ce sont les états qui sont reponsables du colonialisme,pas les individus qui étaient sur place. Il faut bien faire la différence car il y avait en Algérie beaucoup de Français qui considéraient les Algériens comme leurs égaux et souhaitaient que la loi et l’armée les soutiennent.
- un travail historique est une analyse avec les critères de l’époque des événements, pas avec les critères actuels. Nos Frères Harkis n’étaient pas des traitres et méritent, plus que tous, considération et réparation.
- Nous nous battrons avec nos dernières forces pour que la Mémoire ne nous salisse pas une nouvelle fois devant nos Enfants mais retienne que vous, restés en France, étiez bien les guerriers coloniaux, et non pas les Appelés que vous avez envoyés en Algérie.
- Nous nous battrons, comme c’est un des buts de notre Association et comme c’est inscrit dans nos statuts, pour la Solidarité et la Fraternité entre les Peuples dans un monde de paix.
D’ailleurs, messieurs les politiciens-girouettes, nous vous soulignons que :
- Dans leur appel du 18 mai 2001 les 12 intellectuels français demandaient bien : « L’enseignement de la guerre d’Algérie appelle une mise à jour en particulier concernant la colonisation. Il doit répondre à l’intérêt qui se manifeste aujourd’hui dans la jeunesse. »
- vos députés scandalisés n’étaient même pas là quand la loi a été votée(c’était la nuit !).
- vous avez aussi gouverné la France pendant la guerre d’Algérie et vous avez voté les pleins pouvoirs pour la guerre.
- vous avez tenu le pouvoir pendant 20 ans, à partir de 1981, et vous n’avez rien fait pour reconnaître nos souffrances passées ou actuelles et pour nous en dédommager.
- Et maintenant…vous étiez du côté de ceux qui bombardaient Belgrade.
Alors,
- ne compter pas sur nous pour vous redonner les moyens de nous nuire ; nous vous avons jugé sur pièces.
- laissez-nous maintenant continuer de partir sans que notre souffrance soit atisée par vos promesses électorales et vos pleurnicheries télévisuelles.
Mais les sujets de controverses demeurent dans ce texte initialement destiné à porter « reconnaissance de la nation et de la contribution nationale en faveur des Français rapatriés ». Le plus important concerne l’article 13, qui ouvre la voie à l’indemnisation, donc à la réhabilitation des anciens activistes de l’OAS ayant fait l’objet de condamnations ou de sanctions.
Pour les familles des victimes de l’OAS, qui n’ont jamais reçu un seul centime, c’est quelque chose de profondément indigne et intolérable. Cette disposition relève elle aussi d’une tentative de réécriture de l’histoire.
Autre motif d’inquiétude des opposants à cette loi : son article 3, qui institue une « fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie ». Les conditions de la création de cette fondation, précise l’article, « sont fixées par décret en Conseil d’État ». C’est le seul décret d’application de la loi du 23 février qui n’est pas encore paru à ce jour. Nous ne connaissons ni les objectifs ni les conditions de fonctionnement de cette fondation, qui risque fort, en l’état de nos informations, d’être soumise à la pression de groupes de nostalgiques de l’Algérie française.
Nous plaidons, au contraire, pour « une fondation franco-algérienne pour l’histoire, indépendante de tout groupe porteur de mémoire ».
Enfin, l’article 2 entérine le choix du 5 décembre pour l’instauration d’une « journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Afrique du Nord », une date qui ne correspond à aucun événement historique. Choisie parce que Jacques Chirac a inauguré le 5 décembre 2002 le Mémorial national de la guerre d’Algérie, cette date est loin de faire l’unanimité des associations d’anciens combattants.
L’Association Républicaine des Anciens Combattants de la Marne (notre Association), comme la FNACA, souhaitent que soit retenu le 19 mars, date du cessez-le-feu en Algérie et de l’application des accords d’Évian. Mais, là encore, les nostalgiques de l’Algérie française ont multiplié les pressions, refusant de retenir une date correspondant à l’indépendance de l’Algérie.
Le Bureau National de notre Association a diffusé une déclaration à ce sujet :
Déclaration du Bureau National de L’ARAC sur la Loi du 23 février 2005