Veuves d’anciens combattants : Groupe de travail sur leur situation financière
La 3e réunion de ce groupe s’est tenue le 12 juillet dernier, sous la direction de Liliane Block (directrice des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale), accompagnée de M. Navatte (DSPRS), Guy Collet (directeur général de l’ONAC), Christel Augustin (chef du départemental Solidarité de l’ONAC).
Des représentants de l’ARAC (André Fillère et Isabelle Capela), de l’UFAC (le président Gougat), des plus grands invalides, des PG/CATM, de la FNACA et de l’UNC participaient à ces travaux, ainsi que trois parlementaires, les sénateurs Bernadette Dupont, Jacques Baudot et le député Georges Colombier.
La séance de travail a porté sur le nombre de veuves recensées : 3 200 000 (dont 3 millions âgées de plus de 60 ans), parmi lesquelles 1 600 000 (soit 50 %) sont ressortissantes de l’ONAC.
A partir de l’étude portant sur les statistiques de 94 services départementaux de l’ONAC, la moyenne d’âge des veuves d’AC ayant demandé des secours serait de 74 ans et leur revenu moyen de 950 € par mois. Mais, parmi les veuves d’AC secourues, 15 % d’entre elles ne disposeraient (en moyenne) que d’un revenu de 497 € par mois.
A partir de ces données, se justifie envers elles la nécessité d’une aide spécifique au titre de la solidarité et de la reconnaissance. Ces veuves mériteraient donc de percevoir une allocation différentielle leur permettant d’atteindre au moins le seuil de pauvreté (735 € /mois environ). Diminuer les crédits sociaux de l’ONAC ?
Si l’ONAC, ses services départementaux et les directions interdépartementales doivent être l’instrument de cette aide (car ils ont déjà le savoir-faire à travers l’ADFS et l’APR servies aux ATM chômeurs en fin de droits), le bât blesse au niveau du coût (estimé entre 20 et 40 millions d’euros), du caractère de cette allocation et de sa place dans le budget de l’État.
Certains des parlementaires s’efforcent en effet d’opposer les ressortissants de l’ONAC entre eux. Selon eux, il faudrait choisir entre le relèvement de la retraite du combattant et l’allocation de solidarité aux veuves d’AC ! Dans la même foulée, avec des représentants ministériels, ils affirment que le montant de l’allocation versée devrait être déduit des crédits sociaux de l’ONAC.
Pas touche à l’ONAC !
La délégation de l’ARAC est donc intervenue avec force pour s’opposer à toute tentative de diviser les ACVG en opposant leurs légitimes revendications et à refuser toute diminution des crédits sociaux de l’ONAC.
En effet, une telle mesure pourrait léser les anciens combattants, les victimes du terrorisme et les pupilles de la Nation demandant des secours, les veuves placées devant une urgence financière ponctuelle, la pratique des aides ménagères et des colis douceur, etc., faute de crédits suffisants, puisque amputés.
Elle créerait surtout un précédent dangereux, en privant l’ONAC de crédits sociaux qui, actuellement, sont déjà insuffisants pour exercer ses missions de solidarité.
De plus, cette mesure ouvrirait la porte à la mise en oeuvre d’autres coupes sombres réduisant les crédits et risquant d’entraîner ainsi l’ONAC sur le chemin de sa disparition.
La délégation de l’ARAC a donc réaffirmé la revendication posée par le mouvement AC, à savoir : la création d’une allocation différentielle de solidarité, abondée par une ligne spécifique de crédits dans le budget des Anciens Combattants, et servie par l’ONAC aux veuves d’anciens combattants les plus démunies, à l’image de l’allocation créée et existant pour les ATM chômeurs en fin de droits.
Rendez-vous le 6 septembre
La prochaine réunion a été fixée au 6 septembre et devrait procéder à la rédaction du rapport de la commission. Il est clair que les débats seront difficiles si certains continuent de vouloir amputer les crédits sociaux de l’ONAC, ce que le mouvement AC devrait alors rejeter.