Civisme et Mémoire
L’ ACCA et son journal Agir contre le colonialisme aujourd’hui tiennent, depuis plus de deux décennies, une place toute particulière parmi les associations anticolonialistes et notamment pour ce qui concerne l’Algérie. On y trouve en effet Henri Alleg et les Soldats du refus, Alban Liechti, Jean Clavel, J. Vendart etc. ; Henri Martin, dont le nom renvoie symboliquement à la guerre d’Indochine, Jules Molina, Lucien Hanoun, Norbert Sestini, André Espi, Henri Pouillot et tant d’autres qui sont aussi des membres indéfectibles de l’ARAC.
Cette assemblée générale se devait d’aborder, au-delà des problèmes internes d’organisation, les grandes questions du moment parmi lesquelles le retour en ligne du colonialisme, à travers la scandaleuse loi du 23 février 2005 ; la situation internationale, dominée par la volonté des USA d’imposer sa tutelle aux peuples du monde entier, par le chantage ou la guerre, le massacre et la terreur comme en Irak ; le drame Israël-Palestine avec, notamment, un exposé passionnant de Josette Lendi dénonçant l’implication française dans la construction du « Tramway Colonial » israélien devant traverser Jérusalem-Est pour relier Jérusalem-Ouest à deux colonies implantées illégalement en Cisjordanie par Israël ; et, bien sûr, la nécessaire permanence du combat anticolonialiste. Dans son intervention, André Fillère rendait hommage à l’ACCA et disait, au nom de l’ARAC, tout le respect que nous portions aux hommes et aux femmes qui la composent aujourd’hui, après avoir souvent mis en jeu leur vie hier. Comme les combattants des Brigades internationales en Espagne républicaine, eux aussi se levèrent en France et en Algérie et symbolisèrent l’amitié, l’engagement et l’honneur du peuple français au côté des peuples en lutte pour leur souveraineté.
André Fillère, dénonçant la loi du 23 février 2005, soulignait l’importance que prenait la symbolique date du 19 mars 1962 appartenant au patrimoine de mémoire nationale, donc à tout le peuple français. Soulignant le travail déjà engagé par l’ARAC en direction de la jeunesse, et sa position publique anti-CPE, par fidélité aux idéaux de 1936 et de la Résistance, il informait quant à l’action de solidarité internationale de l’ARAC auprès des peuples Vietnamien, Cubain et Algérien, notamment pour l’érection d’une stèle commémorant les massacres de Sétif le 8 mai 1945.
Affirmant que le combat anticolonialiste est, sous de nouvelles formes et avec la participation de la jeunesse, plus actuel et plus nécessaire que jamais, il soulignait combien la présence et l’action de l’ACCA étaient irremplaçables dans ce contexte, et combien il importait de rechercher ensemble, en s’appuyant sur la conscience des jeunes quant à l’amitié et la solidarité internationale, et aussi sur leur rejet du racisme et de la xénophobie, de nouvelles formes d’action et d’expression correspondant au nouveau siècle présent. Il terminait en rappelant le soutien du Réveil des Combattants et de l’ARAC à l’ACCA, proposait une réunion prochaine de délégation des deux associations pour envisager l’action à venir, notamment une initiative publique commune et la plus large possible contre le colonialisme et la loi du 23 février 2005. Cette proposition retint l’attention de l’assemblée générale de l’ACCA et l’Association française d’amitié et de solidarité aux peuples africains (AFASPA), ainsi que Les amis d’Alger républicain (présents également) manifestèrent tous deux leur plus vif intérêt à cet égard.